tula-mama-tula

Karibu!!! Invitation au partage, à une mise en question, à un échange, à une écoute, à une lecture plus approfondie des réalités qui nous entourent,à un enrichissement, et à tant et tant encore. Karibu. Je me réjouis de partager tout ça avec vous!!!! Rafiki

Sunday, February 17, 2008


Séminaires sur l'Identité africaine et rwandaise


Chers ami(e),


lors du mois d'avril 2008 ( le mois de la commémoration du génocide du Rwanda qui a eu lieu il y a 14 ans) beaucoup de manifestations seront organisées au Rwanda aussi bien dans le but de rendre hommâge aux victimes, dont beaucoup ont trouvé un dernier repos au mémorial du Génocide Ghisozi à Kigali, mais aussi en guise de symbole d'espoir, de reconstruction, de reconcialiation, d'unité, de pardon et de renouveau....

Une idée qui va dans ce sens sont les conférences et les séminaires sur l'Identité africaine et rwandaise , initiés par le Comité des Sages du Rwanda (INTEKO IZIRIKANA) qui s'organiseront à l'Hôtel Umubano ( 10 avril) journée destinée aux jeunes du Rwanda, à l'hôtel Mille Colllines (28 avril), journée destinée aux professionnels de la coopération au Rwanda, au Centre Pastoral de Saint Paul (29.4 au 3.5) et à l'école APE Rugunga ( du 5 au 7.5.2008) formations destinées aux directeurs d'éducation des districts et aux professeurs d'histoire des 30 districts du pays et à l'Ecole ESG Gisenyi (du 23 au 26.4.2008), formations destinées aux préfets de discipline des écoles pilotes de schoolmanagement.


témoignage d'un participant lors de la dernière foramtion qui a eu lieu en décembre 2007.


DISCOURS DE CLOTURE PAR MONSIEUR MOHAMMED AYAT DU TPIR

Il a invité les participants à admirer une photo d’enfants affichée au tableau. La photo représente des enfants présentant plusieurs expressions ; les uns sont souriants, d’autres un peu méfiants, d’autres sûrs d’eux, d’autres un peu curieux et d’autres très épanouis. Autant d’expressions, autant de personnalités, autant de forces. Ces enfants sont l’espoir du Rwanda de demain. Les enfants témoignent la victoire sur la mort. La vie continue et l’avenir est promettant. Oui il y a beaucoup à faire et en même temps ; reconstruire, réhabiliter, se décoloniser, avancer vers l’avant…Tout un processus qui aboutira si et seulement si tout le monde reconnaît que l’être humain n’est pas que physique mais essentiellement AME. Reconstruire l’identité rwandaise revient donc à faire vivre et revivre le rwandais dans tout son être, avec toute son histoire propre, sa tradition et sa culture. ...


pour plus d'info's , écrivez à wapiyo2007@yahoo.fr, ou téléphonez au 250 08 86 70 46


Amahoro


Saturday, February 16, 2008



Permettez-moi de vous faire part de ce message, m'envoyé par ma très bonne amie Marie Noelle Anderson depuis Genève!!


Bonjour à vous ! La nuit du 20 au 21 février, nous aurons une éclipse lunaire totale à 4h27 exactement dans nos régions. Il s'agit de la dernière du genre avant décembre 2010. Evidemment, ce n'est pas une heure idéale pour se réveiller, mais par un ciel d'hiver clair et serein, l'effort en vaudra certainement la peine ! En vous connectant à l'énergie de cette éclipse, vous en sentirez les retombées pendant plusieurs mois : prises de conscience, changements d'attitude, lâcher-prise. Voici le 'climat' de cette éclipse lunaire dans le signe de la Vierge : Pour bien nourrir votre entourage et donner le meilleur de vous-même, souvenez-vous qu'il s'agit de pratiquer un sain égoïsme et de vous placer en position de priorité, dans une attitude de respect de vous-même en tant qu'individu unique et angélique, partie intégrante de la création, ayant décidé de vivre l'expérience terrestre avec humilité et simplicité. Il n'est pas nécessaire de s'immoler sur la place publique ni de devenir une star du sacrifice. L'essentiel se passe entre vous et vous, entre vous et la source. A partir de là, tout pourra être fluide, empreint de compassion et bienfaisant pour tous, à tous les niveaux. Pour les astrologues : cette éclipse a lieu à 1°53 du signe de la Vierge. Bonne éclipse ! Marie-Noëlle

Tuesday, February 12, 2008

ET SI UN JOUR ....

Le Premier ministre australien, Kevin Rudd, arrivé au pouvoir en novembre dernier, avait fait campagne sur la réconciliation avec les Aborigènes.

Jeudi 13 février 2008
Par James Mulholland / FRANCE 24

Cela fait dix ans que le gouvernement conservateur de John Howard refuse de présenter des excuses officielles au nom de la nation pour les mauvais traitements infligés aux Aborigènes depuis le début de la colonisation de l’Australie. Notamment, la question des enfants aborigènes, ceux de la "génération volée", qui ont été retirés de force à leurs familles entre 1910 et 1970.


Durant sa campagne électorale, Kevin Rudd avait promis de promouvoir la réconciliation, et de présenter ses excuses aux premiers habitants d’Australie, dans le but de favoriser le processus de guérison et de réconciliation nationale.


“L’idée est d’établir un lien de respect entre l’Australie indigène et non-indigène", a déclaré M. Rudd sur la télévision australienne. "Nous pourrons ensuite combler les différences d’espérance de vie, de niveau d’éducation et de santé".


Barbara Livesey, président de l’ONG Réconciliation Australie, estime que ces excuses représentent un moment historique pour l’Australie.


“Ces excuses représentent une étape de maturation de la nation, où nous sommes capables de regarder en face les vérités de notre passé, reconnaître nos erreurs et aller de l’avant", explique Barbara Livesey dans une interview accordée à FRANCE 24.


“C’est une base importante pour construire le type de relations dont nous avons besoin pour aller de l’avant. Un des directeurs indigènes de l’ONG Réconciliation Australie, Mick Dodson, décrit la réconciliation comme un puzzle, et la demande de pardon est une pièce-clé de ce puzzle. Vous ne pouvez pas terminer un puzzle sans cette pièce maîtresse, et une fois qu’elle est en place, le reste suit".


Une partie intégrante du puzzle consiste à guérir les effets persistants constatés chez la "génération volée". Ces enfants ont souvent été hébergés dans des conditions misérables, et beaucoup ont subi des harcèlements physiques et parfois sexuels.


Les Aborigènes ressentent aujourd’hui encore les séquelles psychologiques, culturelles et sociales de cette séparation de leurs parents. Des études nationales montrent un plus grand taux de maladie et un niveau d’études plus faible parmi les familles touchées. Ainsi que des problèmes de dépression, de délinquance, de drogue et d’alcoolisme.


L’espérance de vie d’un enfant indigène est de 17 années inférieures à un enfant non-indigène. Un des combats de l’ONG Réconciliation Australie est de réduire ce fossé.


Mais si ces “excuses” sont une base pour faire face à ce clivage, Barbara Livesey croit aussi que le gouvernement, et toute l’Australie, devront accompagner ce geste de monnaie sonnante et trébuchante.


“Nous voulons voir ce gouvernement – et d’autres, car c’est une responsabilité collective - avancer des ressources capables de faire avancer le processus de guérison, et de faire reculer les inégalités d’espérance de vie", dit-elle.


Même si ces excuses auront un effet cathartique pour beaucoup d’Aborigènes, et même si c’est un pas dans la bonne direction, ces paroles ne seront qu’un exercice de rhétorique politique si elle ne sont pas suivies d’actes de responsabilité légale.


L’enjeu est beaucoup plus profond qu’une question financière. Mais le refus du Premier ministre d’ouvrir un fonds d’indemnisation a soulevé beaucoup de critiques. Certains estiment qu’il s’agit de sa première trahison d’une promesse de campagne.


Kevin Rudd a certes fermé la porte à toute possibilité de dédommagement à une échelle nationale, mais Barbara Livesey salue les initiatives locales prises dans certains Etats tels que la Tasmanie, où la population indigène a été décimée. Elle était de plus de 5 000 et a chuté à 300 personnes, entre 1803 et 1833.


“Le gouvernement de Tasmanie a déjà mis en place un fonds d’indemnisation pour les membres de la “génération volée” et l’Ouest de l’Australie met en place un système similaire”, décrit Barbara Livesey. Elle estime qu’un fonds de dédommagement serait au final moins onéreux pour le contribuable que des procédures judiciaires coûteuses".


Selon une étude menée par le Sydney Morning Herald en janvier, 40% des Australiens sont opposés à ce que le gouvernement présente des excuses officielles. Alors qu’ils ne sont pas contre le principe d’une réconciliation, beaucoup d’Australiens ont l’impression que des excuses officielles seraient une façon d’admettre la culpabilité pour des crimes commis dans le passé.


Ces excuses sont présentées au nom du gouvernement, et non de la nation dans son entier, mais la participation de l’opposition n’est pas encore acquise.


Kevin Rudd a déclaré aux médias australiens qu’il souhaitait que les excuses du 13 février soient un effort des deux partis, celui du Parti travailliste au pouvoir et celui de l’opposition libérale-nationale. Mais le dirigeant d’opposition Dr Brendan Nelson a refusé de souscrire à la démarche, tant qu’il n’aurait pas vu une version complète de cette demande d’excuses.


"J’ai beaucoup de mal avec ce principe de responsabilité intergénérationnelle pour ce qui a été commis de bon et de moins bon dans le passé", a déclaré Dr Nelson dans le Sydney Morning Herald.


Une vraie réconciliation demandera des décennies, tout comme en Nouvelle Zélande et en Amérique du Nord. Une telle réconciliation ne sera possible que par l’éducation et une prise de conscience que la culture aborigène fait partie intégrante de l’Australie.


“Nous avons besoin d’un plan complet et à long terme", estime Barbara Livesey. "Notre Premier ministre Kevin Rudd parle de réunir les éléments les plus brillants du pays, pour examiner les défis nationaux. Notamment les questions relatives aux Aborigènes".

“Nous espérons que cela mènera à un plan national de long-terme, et qu’effectivement, la réflexion sera enrichie par des personnalités hors-gouvernement. Car c’est de la responsabilité de tous. Ce n’est pas seulement le souci de tel ou tel gouvernement. L’enjeu est la formation d’une nation en Australie".

Sunday, February 03, 2008


La région des Grands Lacs victime d’un séisme ce matin. A 09.28 heures la maison commence à trembler et j'entends des objets tomber par terre. Alexis, mon fils, d'habitude dans le coma total (sommeil bien profond) à cette heure matinale dominicale saute de son lit! Juste quelques secondes de secousses, mais assez pour paniquer et courir dehors. Drôle d'impression!!! Un ami quelques instants plus tard parle au téléphone de victimes dans la région de Cyangugu et de Bukavu...
dernières nouvelles: voici les dépêches!!!
Au moins quarante personnes ont été tuées dimanche 3 février, dont 34 au Rwanda, dans un séisme d'une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter qui a surpris des milliers de fidèles pendant la messe matinale, faisant plus de 350 blessés au Rwanda et en République démocratique du Congo voisine.Au Rwanda, le ministre de l'administration locale, Protais Musoni, a déclaré que "selon les chiffres dont [il] dispose pour le moment, 34 personnes sont mortes". Il a précisé ne pas avoir de chiffre pour les blessés. Au Rwanda comme en RDC, les murs de certaines églises se sont effondrés, piégeant des dizaines de fidèles venus assister au deuxième service de la matinée. "Les opérations de sauvetage se poursuivent pour tenter de tirer les gens des décombres de leurs maisons", a indiqué M. Musoni, précisant que la police et l'armée jouaient "un grand rôle dans ces opérations". Plus tôt, Radio Rwanda avait fait état de 23 personnes tuées et quelque 250 blessés dans la Province de l'Ouest, dans l'ouest du Rwanda, à la suite de ce séisme.

En République démocratique du Congo (RDC), les autorités locales ont déploré au total six morts dans la province du Sud-Kivu (est), dont un enfant mort étouffé dans une bousculade, et près de 190 blessés. L'épicentre du séisme, d'une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter, est situé à 20 km au nord de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. La première secousse, qui a duré environ 15 secondes, a été suivie de deux répliques de moindre intensité. Il s'agit de l'un des "plus importants tremblements de terre jamais enregistré dans la région des Kivu", selon un responsable de l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG), situé au Nord-Kivu.
Au Burundi, la secousse a entraîné "l'arrêt de tous les barrages" hydroélectriques, entraînant une coupure d'électricité d'une demi-heure. Le sinistre a été ressenti jusqu'à la capitale Bujumbura, située à environ 120 km au sud de l'épicentre.

Saturday, February 02, 2008


TELS LES ASTRES ETEINTS ....

permettez-moi de vous diriger vers une oeuvre,"tels les astres éteints"de Léonora Miano. Intéressante sur plusieurs points de vue; Découvrez vous même!

Sans marquer de véritable tournant dans le travail de l’auteur puisque le lecteur y retrouvera des thèmes qui lui sont chers (l’enfance blessée, l’identité ou la mémoire de la traite par exemple), ce texte diffère de ceux qui l’ont précédé. D’abord, l’histoire ne se déroule pas en Afrique mais en Europe, ce qu’on comprend aisément, même si ces deux continents ne sont jamais nommés. Ensuite, bien davantage que dans L’intérieur de la nuit et Contours du jour qui vient, le lecteur voyage dans l’intériorité des personnages. Le texte n’est pratiquement pas dialogué, ce qui rend plus intense la plongée au cœur du vécu et de la vision du monde des trois protagonistes. Enfin, l’environnement plus manifestement urbain (dans Contours du jour qui vient, la ville africaine n’est pas dénuée d’empreintes rurales) permet une évocation plus libre de cultures et de problématiques propres au monde noir occidental.Ce troisième roman aborde deux sujets rarement traités dans la littérature de langue française, même s’ils ne sont pas tout à fait absents de la production des auteurs caribéens et africains. Avec Tels des astres éteints, Léonora Miano veut ouvrir au plus grand nombre les portes du monde assez méconnu de la conscience de couleur, et interroger la place de l’Afrique dans l’imaginaire de sa diaspora. Ici, c’est la question centrale : ce que c’est d’être noir. La France prend le parti d’occulter ce phénomène, mais dans un pays où certains se disent encore Français « de souche », indiquant par là qu’il y aurait une souche unique de l’identité française, on voit mal comment les Noirs de France (ou les Noirs en France) pourraient ne pas avoir conscience de leur couleur.La France ne considère pas encore les souches : africaine, caribéenne, asiatique ou européenne de ses populations, comme ayant la même valeur, la même légitimité. Elle ne vit pas ouvertement son identité comme multiple, mouvante, toujours en construction, mais comme un espace très clairement circonscrit dans lequel les individus ne sont acceptés que dans la mesure où ils ne le modifient pas. Tels des astres éteints décrit la suffocation de ceux qui ne parviennent pas à habiter ce lieu pour des raisons diverses, et qui ne trouvent le confort nulle part ailleurs. Les astres s’éteignent dans un monde où leur lumière n’est pas conviée à se déployer, un monde qui croit pouvoir s’en priver sans conséquences, un monde devant lesquels ils baissent les bras, cherchant à en concevoir un autre. Les trois personnages de Léonora Miano sont trois soleils noirs qui voudraient se lever, mais qui ne le font pas. Le temps les rattrape.Au-delà de cet aspect des choses, ce que le texte montre, c’est la manière dont cette conscience particulière de soi qu’est la conscience de couleur naît, comment elle se consolide, et ce qu’elle peut produire dans bien des cas. Evidemment, les trois personnages principaux ne sont pas représentatifs de tous les Noirs vivant en France. Comme à son habitude, Léonora Miano a choisi des marginaux. Ceux qui connaissent déjà son travail et qui ont pu l’évoquer avec elle savent que la périphérie est, à ses yeux, une fenêtre grande ouverte sur le centre. Les parcours d’Amok, Shrapnel et Amandla instruisent autant sur les groupes humains qui les ont engendrés que sur le rapport à l’autre induit par le passé colonial ou esclavagiste, même quand on n’a pas vécu ces faits. Ils montrent combien il semble difficile d’assumer ce que Miano appelle « les identités frontalières », celles que la souche seule ne saurait définir.Dans ce roman au décor européen, l’Afrique est le centre du monde. Elle est le Continent, quand l’Europe n’est que le Nord et l’Amérique l’Ouest. Elle est la seule terre qui vaille, celle qu’on chérit, celle à qui va l’allégeance, celle que pourtant, on ne construit pas. Il ne s’agit pas d’un texte sur l’immigration, dans la mesure où cet aspect des choses n’a pas d’impact en soi sur la conscience de couleur. La volonté de Shrapnel d’unifier tout le monde noir est partagée par de nombreux Noirs de par le monde, qu’ils soient Africains, Européens, Caribéens ou Nord-Américains. L’attachement d’Amandla à la pensée panafricaniste, voire afrocentrique, est aussi partagée par bien des individus d’ascendance subsaharienne.L’objectif du texte concernant ce thème central de la conscience de couleur, est d’en interroger les manifestations. Bien souvent, même dans les cas où la fierté raciale est affichée, on est en présence de blessures profondes, apparemment indépassables, et génératrices de repli sur soi. Les personnages sont barricadés en eux-mêmes, ce que le texte restitue à travers l’absence de dialogues. Ils sont en proie à un chaos imperceptible de prime abord, puisqu’ ils semblent avoir fait des choix clairs et s’y tenir. Le titre du roman indique d’emblée cette violence subtile, avec l’achoppement où « des astres » s’entend « désastre. » Le roman tout entier est écrit ainsi, non pas toujours dans le frottement des mots, mais plus dans le phrasé des personnages. Les particularités ne sont pas nécessairement flagrantes. Pourtant, les conventions relatives à la ponctuation sont fréquemment transgressées, de façon à imprimer chez le lecteur le malaise des personnages. La langue, toujours accessible chez Léonora Miano, cache elle aussi quelques anglicismes, africanismes ou créolismes. Ils sont enfouis sous l’expression courante, comme sont occultés en France les thèmes du roman.Tels des astres éteints ne nomme pas les courants de pensée auxquels il se réfère. Il s’agit d’une œuvre de fiction, pas d’un catalogue des mouvements identitaires traversant le monde noir. Ceux qui les connaissent reconnaîtront sans mal : le panafricanisme, l’afrocentricité (et pas l’afrocentrisme, non théorisé à ce jour), le nationalisme noir qu’il soit ou non imprégné d’égyptologie ou le rastafarisme. Pour ceux qui ne connaissent pas ces courants, il n’est pas nécessaire qu’ils soient nommés. D’ailleurs, s’il avait fallu le faire, il n’aurait pas été très aisé de les présenter tous. Le roman ne traite pas en soi des mouvements radicaux qui apparaissent en France depuis une dizaine d’années, mais plutôt des personnes qui y adhèrent et des raisons de leur choix.Ce qui importe surtout, c’est de savoir que rien de cela n’est étranger à la France de notre temps. Le texte ne dit pas tout, mais il ouvre la porte afin qu’on se saisisse de ces questions et qu’on pacifie ce qui doit l’être si nous voulons vraiment fraterniser les uns avec les autres, devenir « membres les uns des autres », comme l’exergue du roman y invite. La pensée des personnages est donc exposée sans fard. Des propos habituellement tenus dans l’entre soi des Noirs sont rapportés, et le choc n’est pas à écarter pour les lecteurs sensibles… Le titre du roman, en dépit de son élégance, ne dissimule pas cela. Une fois encore, le titre qui a donné naissance au texte en synthétise la forme et le fond.La structure du texte Le roman a été conçu de façon à ce que le lecteur puisse suivre un personnage à la fois s’il le souhaite. On peut lire uniquement les sections I consacrées à Amok, passer ensuite aux sections III consacrées à Amandla… pour provoquer des effets de lectures différents. La structure est dictée par la musique, sans que les airs donnant leur titre aux sections du roman soient directement liés à la question noire. Ils ont été choisis pour l’extrait des paroles citées en début de section.Ainsi, Afro Blue montre ce que l’Afrique représente pour chacun des personnages, entre cauchemar et féerie. La citation choisie, Dream of a land my soul is from, pourrait se traduire : Je rêve de la terre qui berça mon âme. Pour Amok et Shrapnel, l’Afrique est l’enfance dont ils n’ont pas guéri. Pour Amandla, c’est à la fois un mythe et un désir profond, inscrits eux aussi dans l’enfance. Son berceau africain fut une construction verbale, un réel imaginé.Straight Ahead est la section consacrée à la voie que les personnages ont choisi de suivre dans la vie. La citation choisie, Bumpy road confuse a body, leads a trusting soul astray, pourrait se traduire: Un chemin bosselé embarrasse le corps, égare les âmes résolues. Tous trois sont sûrs de leur choix, mais le fil de la lecture révèle combien le chemin suivi est incertain, même si les motivations de chacun sont compréhensibles.Angel Eyes aborde le rapport à l’autre, le besoin de partager son existence avec quelqu’un. L’amour est nécessairement compliqué, lorsqu’on est incarcéré dans une vision du monde qui en politise le moindre aspect. La citation choisie, Try to think that love’s not around… Still, it’s uncomfortably near, pourrait se traduire : Penser que l’amour est absent, et pourtant d’une proximité inconfortable. La rencontre de l’autre ne pourra se faire qu’au prix de l’abandon de certaines représentations. Autrement, la présence si proche de celui dont on a besoin restera un inconfort.Round Midnight, c’est l’heure qui tourne et qui oblige à sortir de soi-même, en bousculant les personnages. Le temps passe rappelle que le cheminement de chacun doit connaître un aboutissement. La citation choisie, It begins to tell, round midnight, pourrait se traduire : Ça commence à se faire sentir autour de minuit. Ce qui remonte, ce qui vient surprendre dans cette section du roman, contraindra les protagonistes à affronter vraiment la vie, ou à se rendre compte qu’ils ont perdu trop de temps pour qu’il leur reste une vie.Left Alone, c’est l’aboutissement, le lieu où l’on se trouve après avoir arpenté le chemin qu’on avait choisi. La citation choisie, There’s no house that I can call my home, there’s no place from which I’ll nerver roam, signifie: Aucune maison ne m’appartient, Il n’est pas de lieu que je ne puisse quitter. Cela se passe de commentaire, et résume parfaitement le sentiment de bien des Noirs, y compris lorsqu’ils vivent sur le Continent, où tout ce qui a de la valeur est encore exploité par d’autres.Les personnages principaux expriment trois manières différentes d’appartenir au monde noir. Aucun ne vit hors de cet espace non géographique, mais d’une réalité pourtant très forte. En dehors du nom d’Amandla (de celui de sa mère Aligossi, du clochard Zakhor et des noms égyptiens comme Narmer ou Khery Sesheta) ceux qui veulent faire de l’onomastique avec ce roman sont priés de se munir d’un bon dictionnaire d’anglais.Amok est sans doute le personnage dont les lecteurs occidentaux se sentiront le plus proches, en raison de sa critique acerbe de ce qu’il appelle la noirie. En fait, il est, comme les autres, bien ancré dans le monde noir. S’il refuse de s’y impliquer concrètement, c’est qu’il ne se sent pas autorisé à le faire. Plutôt que de se mêler à d’autres groupes humains, il reste dans son coin, comme dans un rapport d’amour compliqué et néanmoins exclusif avec les siens. Il critique les chansons à message de Marley, mais il écoute sans arrêt Curtis Mayfield, autre chanteur « conscient » et influence majeure de Bob Marley1.Son parcours, à travers l’histoire familiale abondamment relatée, est une longue métaphore des drames auxquels sont en proie les Africains et les Afro-descendants. La violence qu’il a observée enfant est une représentation de ce que les Américains appellent : black on black crime, cette manière absurde de ne faire de mal qu’aux siens, cette propension à l’automutilation. Amok un universaliste qui voudrait que les Noirs redressent la tête, que l’Afrique choisisse sa propre voie. De son point de vue, le monde y gagnerait.Shrapnel est un Noir fier de son origine et de l’apport des siens à l’universel. Il veut que tout cela soit enfin reconnu à sa juste valeur. D’après lui, le seul moyen d’y parvenir, c’est de renforcer la cohésion du monde noir, en unifiant ses peuples depuis la racine jusqu’au feuillage. Pour Shrapnel, la racine, c’est évidemment l’Afrique. Le Continent. Le feuillage, ce sont les Etats-Unis et sans doute, plus largement, les Amériques.Le tronc manque à ce grand arbre qu’il imagine, et les Noirs installés en Europe doivent former ce chaînon manquant, pour relier la racine au feuillage. C’est pour atteindre cet objectif qu’il fréquente les milieux radicaux. Il souhaite qu’on s’inspire de l’exemple Afro-Américain, qu’on valorise son identité noire tout en restant en Europe. Ce n’est ni un séparatiste, ni un individu haineux. Il aime être un Noir, et s’il a des reproches à adresser à l’homme blanc, ses femmes ne lui déplaisent pas.Amandla, contrairement à Shrapnel, pense que la diaspora doit s’investir non pas en Europe, mais sur le Continent. Pour elle, le développement de l’Afrique ne peut être qu’endogène, et sans ce développement, le monde continuera de poser un regard méprisant sur les Noirs, d’où qu’ils soient. Elle ne se reconnaît pas dans le pays dont elle a la nationalité, parce que ce pays ignore ses Noirs. Elle a vu le jour et passé son enfance dans un de ces territoires d’outre-mer dont on ne parle jamais en métropole, et dont on connaît si mal les populations.C’est le personnage le plus radical, et son appartenance à un mouvement nationaliste ne vise pas à en pacifier les membres. Tout ce qu’elle leur reproche, c’est de continuer à vivre dans une Europe qui ne veut pas d’eux. Pour elle, l’unité du monde noir ne fait aucun doute. Il ne s’agit pas d’une parenté culturelle uniquement, mais d’un lien forgé par les tragédies de l’Histoire et par un mépris généralisé des peuples noirs, toujours à l’oeuvre d’après elle. La pensée d’Amandla est un mélange de nationalisme panafricain et de préceptes afrocentriques.Entity qui n’est pas nommée dans le roman, est la voix qui s’exprime au début et à la fin du texte. C’est aussi cette ombre qui parcourt le livre, cette silhouette qu’on voit avec son chapeau melon dans les couloirs du métro. C’est elle qui nous présente ces trois personnages. Come Sunday, tel qu’elle le revisite, n’est plus une prière à Dieu (le texte original dit : please look down and see my people through2), mais une supplique adressée au Africains et aux Afro-descendants. Qu’ils guérissent enfin, qu’ils se régénèrent, qu’ils offrent leur lumière au monde.

pour en savoir plus sur la vie de cette femme extraordinaire, visiter le blog de l'auteur(e); En plus elle est tellement sympa, elle vous répond de vive voix à travers sa plume couleur de tolérance et d'ouverture http://www.leonoramiano.com/
Bonne lecture à vous...


On est de retour!!!!!


chers ami(e)s, apparemment les astres nous sont enfin favorables.

Après tant d'absence nous pourrions de nouveau vous faire partager les expériences vécues en terre africaine. Beaucoup s'est passé, beaucoup a bougé, beaucoup est en train de changer, ....
quel bonheur de vous inclure dans ce procesus riche en nouveautés.....
Le cycle de la vie continue à nous émerveiller encore et encore
a tout bientôt en vous invitant de vive voix de réagir, de répondre, de donner votre avis, de critiquer, de construire, et d'enrichir de sorte ces partages multiples.
merci à vous, assante sana, shoukran, murakoze, webare, thanks, dank u wel, grazie tante, ...
catherine