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Karibu!!! Invitation au partage, à une mise en question, à un échange, à une écoute, à une lecture plus approfondie des réalités qui nous entourent,à un enrichissement, et à tant et tant encore. Karibu. Je me réjouis de partager tout ça avec vous!!!! Rafiki

Sunday, August 10, 2008



permettez-moi de vous faire part des réflexions de notre ami, Professeur à l Université de Lyon, sur la question identitaire du candidat à la présidence des Etats unis et de la question de la diversité culturelle en France.
REFLEXIONS FORTES, POINTUES, INTERROGATIONS ???? ....

"Barack OBAMA, entre identité et identification : perceptions contrastées de sa négrité..." par Philippe LAVODRAMA



« Selon que vous serez riche ou pauvre, les jugements de cour vous feront blanc ou noir ! »
La Fontaine: « Les animaux malades de la peste ».

Il n'est pas inintéressant de se pencher sur l'identité d'Obama, identité du point de vue de l'anthropologie physique, et donc sur les perceptions ou représentations que l'on en a. Certains affirment qu'il est Noir. D'autres y objectent en assénant qu'il est métis. D'autres encore énoncent que la question n'a aucune espèce de valeur, et que ce qui importe, ce sont ses idées, celles qui inspirent son programme. Pour rentrer dans des considérations plus précises, les Mexicains, voisins directs des Américains, vous disent que si pour les Afro-américains Barach est l'un des leurs, pour eux, au sud du Rio Grande, il n'est qu'un moreno, histoire de s'identifier avec lui par cet artifice rhétorique, alors même que les émigrés mexicains, comme la majorité des ainsi-nommés « Latinos » au sein de la société américaine, lui sont relativement hostiles. Au demeurant, un blogeur y a consacré un article, sur le mode interrogatif sinon embarrassé : « Pourquoi Obama est-il Noir ? ». Sauf à adopter une posture faussement idéaliste ou ingénue sinon jésuitique, celle de la color blind (aveugle aux caractéristiques somatiques et chromatiques des individus et des groupes), la question n'est pas innocente, qui n'est pas l'un des moindres facteurs de la popularité de Barach Obama ou, à tout le moins, de la curiosité fiévreuse qu'il éveille de par le monde.
Lui personnellement y a déjà répondu, dans le même temps qu'il déclinait la complexité de sa généalogie : Il est Noir, avec cette restriction qu'il aimerait ne pas être réduit à cette seule dimension identitaire. L'énoncé peut paraître paradoxal, dans la mesure où si son père est un Noir du Kenya, sa mère, quant à elle, est une Blanche du Kansas, avec du sang amérindien, cherokee. Barach est, à proprement parler, un « sang mêlé ». On dirait « mulâtre » en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, et « métis » en Afrique du Sud. On touche à ce niveau au coeur de la question. C'est que les représentations anthropologiques varient suivant les pays et les cultures, voire même les époques. Relativité des représentations qui s'objective dans les classifications et les concepts raciologiques en vigueur dans chaque société. Toute la nomenclature du mélange voire du croisement, au sens proprement zoologique du mot, des races (comme on disait à l'époque), en usage dans le monde occidental est de création portugaise et espagnole ; les peuples ibériques ayant été les premiers à se lancer à la « découverte » du monde, à l'orée des temps modernes, pour reprendre la chronologie européenne, et donc également dans la traite négrière. Ils ont également le triste privilège d'avoir été les premiers à formuler les prémices des théories racistes, notamment avec le thème idéologique du « sang pur », dirigé contre les morisques et les marranes après la reconquista des rois catholiques, qu'ils ont emporté avec eux dans le « nouveau monde ». Chaque puissance coloniale et esclavagiste ultérieure (Angleterre, France, Hollande, Danemark) y a ajouté des néologismes de son cru, en fonction des particularités de sa langue et des contingences de sa politique raciale. La subtilité des distinguos est d'une sophistication tragi-comique, corrélant avec la diversité des combinaisons possibles des taxons raciaux. Il s'est constitué une échelle graduée de pigmentation, recouvrant une échelle de discrimination, que l'historien Pierre Chanu appelle la « cascade du mépris », et Fanon « répartition raciale de la culpabilité ». Le Pen en a conjugué la variante française contemporaine, en déclarant aimer sa fille plus que sa cousine, sa cousine plus que sa voisine, etc.. C'est le préjugé de couleur, cette névrose obsessionnelle collective des Amériques, l'idéologie coloriste, selon la sociologue martiniquaise Juliette Smeralda, qui surdétermine les préventions, et explique en partie les réticences de la communauté « latino » à l'encontre de Barach Obama.. Si le concept du mélange des races est légèrement mélioratif, tout au moins relativement neutre pour le couple Européen-Indien, il est franchement péjoratif pour le couple Européen-Africain. On dit « métis » dans le premier cas et « mulâtre » (féminin « mulâtresse », figure néanmoins pittoresque chantée par l'écrivain brésilien Jorge Amado et l'écrivain paraguayen Miguel Angel Asturias) dans le second, comme ci-devant signalé. Avec cette précision que « mulâtre » est construit par analogie avec mulet, et cette connotation suggérant une espèce inféconde. Le Blanc étant à la Noire ce que le cheval, puisque toute autre combinaison étant impensable (l'accouplement Noir-Blanche étant considéré comme proprement monstrueux, la transgression absolue de l'Interdit absolu), est à l'ânesse, le produit n'en saurait être qu'un avorton dégénéré, incapable de procréer et de se reproduire. Cette conception imbécile est l'un des avatars du fantasme des êtres hybrides, à l'exemple des albinos, qui hantait tant l'imaginaire du XVIIIe siècle, le siècle des Lumières. On disait également que si Dieu avait créé le Blanc et le Noir, c'est le diable qui a créé le mulâtre. Aujourd'hui, dans la langue française, le terme métis tend à devenir une catégorie générique, plus ou moins positivement connotée, avec la vogue biaisée et ambiguë du multiculturalisme, le mythe « Black-Blanc-Beur ». Le vocabulaire devient plus exotique lorsque le mélange concerne des individus stigmatisés, appartenant aux races dites inférieures. Ainsi, la progéniture d'un Indien et d'un Noir est appelée « sambo ». Tel est le cas de Chavez au Venezuela. On peut signaler « marabout » « sacatras », etc. Quarteron, octavon, etc. sont peut-être mieux connus. Dans cette fantasmagorie raciale insondable, on estime que c'est au bout de la cinquième génération, que la succession des métissages blanchissants ou dénégrifiants est à même de produire le type blanc dans sa pureté européenne.
Dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, on oscille entre l'odieux et l'absurde, les considérations économiques et commerciales, géopolitiques également, entrent en ligne de compte, toute honte bue, dans la détermination des catégories raciales. Ainsi, si les Chinois sont des « hommes de couleur » (dans le système juridique post-apartheid, ils sont assimilés aux Noirs, redevables des mesures d'affirmative action), les Japonais sont, quant à eux, classés « Blancs d'honneur » (sic).
Pour en revenir aux Etats-Unis, qui nous intéressent ici, la population blanche ayant toujours été majoritaire dans le pays, après le démocide des autochtones, contrairement à la situation prévalant en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, elle n'a jamais eu besoin de ces catégories intermédiaires métissées faisant fonction de tissu conjonctif entre les descendants des Européens et ceux des Africains et Amérindiens. La règle régissant les rapports interraciaux est d'une simplicité biblique : une seule goutte de sang noir vous rend à jamais Noir. C'est un vice rédhibitoire qui souille pour l'éternité la descendance. La ligne de couleur (color line) est présumée infranchissable, l'appartenance raciale étant considérée comme relevant d'une essence ontologique irréductible et transmissible. La mixophobie y a donc valeur de loi, à la fois biologique et civile. Tocqueville nous conte à ce propos un épisode des plus comiques, rapporté par un voyageur français, touchant une femme blanche d'apparence, assise dans les rangs des mulâtres au théâtre, mais dont chacun savait qu'elle avait du sang noir. Dans nombre d'Etats fédérés, les mariages interraciaux étaient prohibés, Hawaï, où est né Obama, faisant partie des exceptions. Aussi bien, la notion de métissage ou de miscégénation y est donc parfaitement inconnue1. L'on serait surpris, à commencer par les Africains eux-mêmes, de découvrir des individus, qui passeraient dans tout autre pays que les Etats-Unis pour des Blancs de type méditerranéen, s'auto-définir et être considérés comme Noirs, collectionnant des masques africains et se piquant d'égyptologie et de Cheikh Anta Diop. Il en est ainsi de l'acteur Vince Diesel. Le cas du golfeur censément noir Tiger Woods est devenu paradigmatique, exemplaire des particularités et des rigidités de l'imaginaire racial nord-américain. Le père de Tiger Woods est un « sambo », et sa mère une Thaïlandaise. Il a suffi que le célèbre sportif ait cru devoir, un jour, rappeler cette évidence génétique, et qu'il indique n'avoir qu'un quart de sang noir en fait, pour être cloué au pilori, sous l'imputation infamante de cultiver la « haine de soi ». Telles sont les proscriptions et prescriptions de la doxa, aussi incohérentes qu'elles soient. Mais elles font sens dans le système social. C'est donc sur ce fond raciologique que s'inscrit la question de l'identité d'Obama. C'est pour cette raison que les Américains, Blancs comme Noirs, le voient comme un homme politique noir. Les Noirs américains eux-mêmes – qui, par ailleurs, préfèrent se nommer, par fierté, « Africains-Américains » -, le considèrent au demeurant avec quelque suspicion, puisqu'ils lui reprochent une carence majeure, ce qu'ils tiennent pour un marqueur particulièrement prégnant de l'identité noire-américaine, un facteur d'ordre psycho-affectif : la mémoire traumatique de l'esclavage et des droits civiques, absente chez les Africains. Le fait est que c'est ce trait ou ce défaut de trait qui le rend présentable auprès des électeur blancs, quand bien même, par ailleurs, les sondages révèleraient une moindre importance croissante de la variable raciale dans les motivations du vote.
Mais, retour du refoulé, chasser le naturel et il revient au galop ! De Hillary Clinton à John MacCain, ses adversaires n'ont de cesse d'actionner de manière pernicieuse ce ressort, pour tenter de le discréditier et de brouiller son image. Le procédé est aussi éculé qu'éprouvé. On le provoque sur le thème par de perfides allusions, et lorsqu'il réagit pour se défendre, on l'accuse prestement de jouer la carte raciale, par dénégation. Telle est la chaîne de dilemmes qu'il est appelé en permanence à surmonter.


"Obamania", la déclinaison lyonnaise...
Obama s'est révélé aux Américains et au reste du monde un 27 juillet 2004 à la faveur d'un discours prononcé à la demande de John Kerry, candidat du parti, lors de la Convention démocrate. Un discours qui exaltait, à travers son histoire personnelle, le rêve américain et les valeurs américaines, mis à mal par l'exploitation sans doute éhontée du traumatisme du 11 septembre par l'administration Bush et des néo-conservateurs fort influents dans son entourage. "Je me tiens ici aujourd’hui, reconnaissant pour la diversité de mon héritage, conscient que les rêves de mes parents survivent à travers mes deux précieuses filles. Je me tiens ici sachant que mon histoire fait partie de la plus grande histoire américaine, que j’ai une dette envers tous ceux qui se tiennent devant moi, et que dans aucun autre pays au monde, mon histoire n’est même pas envisageable".

"Je suis le fils d’un Noir du Kenya et d’une Blanche du Kansas".
Il reprendra ce thème, de la congruence entre son curriculum vitae et la singularité de l'histoire américaine, lors de son désormais fameux discours de Philadelphie du 18 mars 2008 consacré à la question raciale. "Je suis le fils d’un Noir du Kenya et d’une Blanche du Kansas. J’ai été élevé par un grand-père blanc qui a survécu à la grande Dépression puis a servi dans l’armée de Patton pendant la Seconde Guerre Mondiale et par une grand-mère blanche qui a travaillé dans une usine de bombardiers à Fort Leavenworth pendant que lui était de l'autre côté de l'océan. Je suis allé dans des écoles parmi les meilleures d’Amérique et vécu dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Je suis marié à une Noire américaine qui porte en elle le sang d’esclaves et de propriétaires d’esclaves – un héritage que nous avons transmis à nos deux filles bien-aimées. J’ai des frères, des sœurs, des nièces, des neveux, des oncles et des cousins, de toutes les races et de toutes les couleurs, répartis sur trois continents et, jusqu’à la fin de mes jours, je n’oublierai jamais que, dans aucun autre pays sur Terre, mon histoire ne serait même possible. C’est une histoire qui n’a pas fait de moi le candidat le plus conventionnel. Mais c’est une histoire qui a inscrit jusque dans mes gènes l’idée que cette nation est plus que la somme de ses composantes – qu'à partir de beaucoup nous formons vraiment un tout unique".

Le Parti Républicain avait envisagé un temps de présenter Colin Powell
Au-delà du credo rituel sur l'excellence du modèle américain, de l’exhumation du mythe du melting pot, et de la rhétorique exceptionnaliste que l'on affectionne outre-atlantique, il y a une part de vérité dans ce récit, dont témoigne la présente et exaltante expérience que vit et nous fait vivre le personnage. L'entreprise aurait paru hypothétique voire aventurée si dans les oeuvres de fictions télévisuelles, le scénario d'un Noir à la Maison blanche n'était en rien extravagant, et que son succès actuel exemplifie de la manière la plus probante. Au demeurant, le Parti républicain avait envisagé un temps, dans les années 90, présenter Colin Powell à l'investiture. Un honneur que celui-ci déclina sur l'insistance de son épouse…
On apprend, sans surprise, que dans le monde entier, la campagne électorale présidentielle américaine en cours passionne les foules, avec un parti pris avéré en faveur du candidat métis. En raison de la situation et du rôle prééminent des Etats-Unis dans le monde, et plus encore depuis la fin de la guerre froide, les élections américaines ne laissent personne indifférente en dehors des frontières du pays. Cet intérêt s'est accru en la circonstance du fait de la personnalité des deux candidats à la candidature pour le parti démocrate : une femme et un homme noir. Jamais de simples primaires n'ont été autant suivis, ni autant couvertes par les médias du monde entier. Si lors des dernières élections présidentielles américaines, en 2004, la candidature de John Kerry a été suivie avec intérêt et sympathie, sentiments dus pour une large part à l'impopularité record de George W Bush, le parcours de Barack Obama suscite un véritable engouement, une ferveur et un élan d'adhésion qui sont de l'ordre du culte messianique. Son profil atypique et improbable et son programme de changement pour l'Amérique et pour le monde se conjuguent pour lui conférer un statut de sauveur.

la capacité d'innovation et de régénération sans limite d'une Amérique dynamique
Pourtant certains esprits chagrins et honteux ne sont pas loin de considérer une éventuelle accession d'Obama à la Maison blanche comme un châtiment infligé à l'Amérique pour ses fautes supposées ou son omnipotence et sa prépotence, son Hubrys, bref un 11 septembre soft. D'autres, en revanche, tendraient plutôt à interpréter l'événement comme une rédemption, un acte d'exorcisme. D'autres encore, assurément les plus nombreux, n'y lisent que la capacité d'innovation et de régénération sans limite d'une Amérique dynamique et inventive.

Impérialismes de l’Universel
Le pays interpellé au premier chef par le phénomène Obama est sans conteste la France, qui se considère comme la fille aînée de l'Eglise et le pays des droits de l'Homme. Une double titulature qui en ferait l'Etat démocratique par essence et par excellence, investi d'une mission universelle. La France dispute aux Etats-Unis cette précellence et cette prééminence mythiques, ce statut d'exception auto assignée.
Raymond Aron distingue les Etats gestionnaires et les Etats missionnaires. Les premiers n'aspirent à autre chose que d'œuvrer à la sauvegarde et à la défense de leurs intérêts étroitement compris dans un monde prosaïquement conçu. Les seconds se font une très haute estime d'eux-mêmes et se posent en modèle universel, voire en parangon de vertu dans un monde perçu comme une terre de mission. La France et les Etats-Unis cultivent cette vocation messianique sans rivage et se disputent ce rôle impérial, conduisant Bourdieu à parler « d'impérialismes de l'universel ». Les deux républiques se distingueraient sur un certain nombre de points, notamment sur le modèle d'intégration.
Le modèle français apparaît comme une vue de l’esprit
L'idée qu'il existerait un modèle français d'intégration, appelé républicain et universaliste, censément aveugle aux origines et aux appartenances primordiales, ne prenant en compte que l'individu sans attaches, n’apparaît trop souvent n’ être qu’ une pure vue de l'esprit : il y a aujourd’hui un abîme entre le droit et le fait ! En effet, si les lois édictent effectivement des grands principes généreux et égalitaires, le fonctionnement effectif de la société en contrarie l'application. "Que sont les lois sans les mœurs, que sont les mœurs sans les lois ?", s'interrogeait Horace.
Les sociétés occidentales semblent cultiver encore une forme de raciste latent, legs du passé esclavagiste et colonialiste, qui fait échec malheureusement aux lois et aux principes les mieux inspirés.
En France, un mur de verre invisible se dresse fréquemment sur le parcours d'une catégorie de citoyens, considérés comme difficilement assimilables, du fait de leur trop grande altérité physique et culturelle. Se pose la question d’une exclusive silencieuse pénalisant les personnes issues de l'immigration postcoloniale, interdites d'accès aux postes administratifs élevés et aux fonctions électives de premier plan…
Le personnel du Quai d’Orsay est d’une blancheur immaculée
Aujourd’hui encore, de rares personnes, généralement peu représentatives parviennent à se hisser à un certain niveau de responsabilité. Notons que la nomination d'un journaliste noir en qualité de remplaçant du présentateur vedette de la première chaîne de télévision durant la période estivale a provoqué un débat national tout de même surréaliste, en forme de psychodrame. L'uniformité du chromatisme de l'élite politique et administrative française, qui étonne tant les Américains (attentifs à relever que le personnel du Quai d'Orsay, en France comme à l'étranger, est d'une"blancheur immaculée" ), est une régression, comparativement au passé récent ou ancien. Il y a lieu de signaler, pour mémoire, que sous la IVe République, tant décriée, des hommes politiques africains comme Hamani Dioridu Niger, Félix Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire, Léopold Sédar Senghor, étaient membres du gouvernement français. Et si l'on remonte encore plus loin dans le passé, on pourrait noter que l'armée française comptait dans ses rangs des hauts gradés noirs, tel le général Dumas, père du célèbre écrivain, ou encore ces officiers, ces jacobins noirs, qui ont dirigé la révolte des esclaves à la Guadeloupe (Delgrès, Ignace) et à Saint-Domingue-Haïti (Toussaint Louverture, Dessalines, Rigaud, Pétion, etc..). Encore plus significatif, l'exemple du Guyanais Gaston Monnerville, longtemps président du Sénat, qui fut sous-secrétaire d'Etat aux colonies entre 1937 et 1938, au grand déplaisir des Allemands et des Italiens, et même sénateur du Lot de 1948 à 1974.
La classe politique répugne à faire une place aux minorités
Force est de constater qu’aujourd’hui la classe politique française, toutes obédiences confondues, répugne dans les faits à faire une véritable place aux minorités. Dans le cas français, le phénomène Obama agit à la fois comme réactif et comme catalyseur, en tant qu'il souligne l'ampleur du déficit démocratique français, en matière de représentation des minorités visibles, néanmoins surreprésentées dans les statistiques du chômage, du logement insalubre et médiocre, de la criminalité, etc.
Le Comité des Amis lyonnais d'Obama, au-delà du soutien au candidat métis, dans sa seule dimension symbolique, se veut un aiguillon, qui saisit l'occasion qu'offre l'expérience américaine, pour poser la question de la « diversité » en France et à Lyon en particulier, quelque soit d’ailleurs l’ambiguïté de ce dernier terme… Les dernières élections municipales en ont encore souligné et la nécessité et l'urgence !
Souvenons nous des émeutes funestes de l'automne 2005 qui ont sûrement valeur de signal d'alarme fort…
Patrice SCHOENDORFF
Philippe LAVODRAMA

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